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Quelques sucreries gélatineuses de trop. Culpabilité extrême à ouvrir la bouche, mâcher n’importe comment ces formes sucrées, colorées, chimiques, colorées, chimiques, chimiques, chimiques… Celle-là se déchausse, puis une autre, puis une autre… Drame. Je perds mes dents. Je les crache comme les arrêtes gênantes d’un flan de poisson trop cuit. Dans un couloir d’université, avant d’ouvrir la porte d’un amphithéâtre, je gueule comme jamais je n’ai été monstrueux, sur une jeune fille, petite, blonde, fraîche. Elle en prend plein la tronche. Tous ses défauts, je les passe en revue, lui renvoie une image d’elle-même non-humaine. Tête rouge du professeur d’esthétique qui ne comprend pas — c’est de sa faute aussi. Je m’enfuis honteux. Je perds mes dents. Catastrophe. Bien fait pour moi ! Devoir porter un dentier à 25 ans ? Non, pitié ! Dans un couloir infini, je tombe face à Madeleine, qui se moque de mon sourire effondré. Ces rangées de trous de dents partout, moqueuses. La haine me hante. Je veux les faire disparaître, les tuer, les réduire. Je crache à Madeleine : tu n’es pas une amie, pas digne d’être humaine non plus. Fixation, fixation déçue. Elle me renvoie la faute de cette défiguration. J’aurais dû me laver les dents, voir un dentiste que je n’ai pas vu depuis des années, j’aurais dû être plus tolérant, plus prudent. Il ne reste que mes dents de sagesse pourtant enlevées chirurgicalement. Les dents fantômes ? Gencives tendres, tendres, tendres, tendres, comme la chair d’un légume pourri, oublié, oublié… Puis je leur demande pardon : à la fille, au professeur, à Madeleine. Ils avaient raison. Cette mésaventure m’est vendue comme drôle par mon cerveau. Je me réveille et je pleure, pleure, pleure.
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They do think we are crazy, Nancy.
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Paraît-il que le monde de l’art est en crise… que les limites, de nos jours, sont dépassées sans l’ombre d’un scrupule… que c’est très grave ! Paraît que c’est Marcel qui nous a mis dans la merde. Oh mon Dieu — qu’est-ce qu’il vient faire là ? — le meurtre peut être justifié au nom de l’art ! Le corps, le corps, sacré quand même ! Que tout le monde mélange tout, n’importe comment, est condamnable… il faut se réveiller ! Il faut avoir conscience de la catastrophe, de la météorite qui fonce droit sur nous, pauvres êtres humains accablés, accablés, accablés, au rayon multi-lingeté d’Auchan Dechy (59). Il faut avoir peur ! Très peur ! Autant annoncer la fin du monde. Le trash pour le trash, pour l’enfer. « Si tu ne chantes pas cela avec nous, tu seras perdu avant nous ! » Bla, bla, bla… Limite / liberté. Mon bref discours n’incarne ni encouragement ni interdiction à dépasser n’importe quelle « limite », mais pour vous expliquer que ce mot n’existe pas. Limite… synthèse d’une conscience floue de nos peurs propres pour condamner autrui qui nous y fait penser. Celui qui me garantit l’existence physique des frontières internationales est bête. Celui qui dessine d’un homme le bord de son humanité est un fou. Sincèrement, qu’est-ce qui vous donne l’impression qu’une limite a été dépassée ? Quelles sont les références concrètes de cette critique ? N’accuse-t-on pas ici la liberté de chacun à faire ce qui lui semble normal ? Qui écrit les lois, dites-moi ? Certains ont tout compris de l’impact médiatique, du pouvoir pur qu’est devenue une image. Quelques extraits, courts, en montagne, suffisent à terrifier le monde entier. Je me marre. Comment peut-on en être arrivé à projeter du démoniaque ? Comment oublier la petite maison dans la prairie au prétexte du journal télévisé ? Comment croire qu’une seule personne en est responsable ? Faux, incomplet, évidemment. Nous devrions avoir peur de nous-mêmes au moment même où nous pensons que l’effroi vient de lui. Je n’ai pas envie de voir du trash là où il n’y en a pas. Encore moins de le condamner. Mais il faut, quand même, accepter qu’il ait l’honneur d’une place, au minimum celle d’une référence, de comparaison. Un monde sans trash n’est pas un monde, n’est pas « notre monde ». La victimologie mondiale est pathologique. Ma génération et celles qui suivent ne sont plus choquées par des symboles sombres. Calmez-vous, les vieux. C’est peut-être redevenu une jolie figure mathématique pour nous. Cela serait hypocrite de s’approprier un traumatisme que nous n’avons pas vécu. Quel manque de respect, n’est-ce pas ? À bas les bonnes intentions, projections sentimentales et anachroniques ! Puis le trash est question de point de vue, esthétique, au même titre que « le beau ». Je trouve cette publicité pour assurance — « nous donnons le droit d’exister après signature » — mille fois plus trash, mille fois, que n’importe quel phallus couvert de gastéropodes. Qu’est-ce qui est trash ? Une énorme part de gâteau dont le sucre nourrit des cancers, un combat de coqs, un accident de voiture vécu de l’intérieur, un discours politique extrémiste, la main aux fesses d’une dame… tout ça en même temps… Je ne suis ni anarchiste, ni totalitaire. Personne n’est apolitique. Je ne suis pas nihiliste. « Oui ! » au second degré, très peu au premier. Ne croyez pas tout ce que vous lisez. Réfléchissez, vérifiez !
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Chaton des îles ? Oursin des enfers ? Miam, je t’aime TOIIIIIIII… Ça va pitchoune ? Bof, un peu le moral dans les chaussettes, mais ça passera. Et toi mon ange ? Moi j’ai la tête noisette, ça fait mal, j’espère que ça passera. Bobo tête. Tu travailles trop, mon cœur, je te fais un bisou sur le front pour soigner, mmmmm merci, je l’ai fait durer. Et je t’embrasse les chaussettes. Petit massage avec des huiles essentielles, t’as encore ta barbe ? Oui, elle repousse vite. Je te préfère avec deux jours seulement, ça pique quand tu fais des bisous. Il faut que je t’embrasse vite alors… mmmmmmm t’as chocho toi ? En jachère, désolé… Ça doit être ça… Mais moi, pas jachère, scellé. Enchaîné et jeté à la mer. Oh toi !!!!!!!! Wouaiiiiiiiiiiiii, ermite de l’amour. Personne, moi y a n’a être pour personne, tant mieux. Même un peu pour moi, rien que pour l’amour platonique ? Le platonique et le travail. Et sans fidélitéééééééé… Fidélité dans le platonique, si uniquement platonique avec moi, c’est plus fort que l’amour physique. Carrément ! Heureusement que je suis schizo, bien plus amusante, la vie. Alors les chaussettes, ça ne va pas durer ? Et j’aurais le droit de te lier au lit ??? Non, je ne me laisserai pas faire. Ou alors le lit d’un fleuve, ok ! Joli… Pas top, ça doit puer la vase. Mais des feux follets, tout le gaz à prout enfermé… Pourquoi aussi des macchabées ? Des cadavres de bagnoles, j’adore… Top glam’trash. Flammes vinyles sur les côtés. Moumoute rose du volant… Easy Rider, les dents sur le tableau de bord. Les dizaines de PVs des essuie-glaces. Et etttttttt ! Le chien qui remue la tête. Package Happy-Meal sur le siège arrière. Une tanche coincée dans le pot d’échappement… Vieux mégots pas terre. Play-boy dépassant de la housse. Mèche de cheveux dans le ventilo sous le pare-brise de la petite fille violée il y a un mois. Reste d’une capote usagée, poils pubiens sur le siège. Petites bulles accrochées. Une seringue plantée dans le pneu avant droit. Tâche de sang, bien sûr. Reste de coke. Tout ça au fond de la Scarpe ! Ça avance, petit à petit, millimètre par millimètre, vers l’écluse… Cadavre en décomposition dans le coffre ? Je pensais à moi, encore un peu d’air, cœur à un battement par heure. Hibernatus, version 2003 glam’trash ! Survivant grâce aux O.G.M. J’adore. Lèvres bleues, teint livide, valises sous les yeux… Bord du quai, couverture des premiers secours, le type raconte, je raconte, lèvres à peine remuantes sous les éclairs des gyrophares. Beau pompier, bouche-à-bouche, début d’une love story. L’accouchement de l’Écluse, titre parfait. Lèvres chaudes contre les miennes, regard tendre, touchant… Mmmmm, rupture d’anévrisme imminente. Fièvre de ses mains contre mon visage glacé par l’eau crasseuse du canal. Appelez-moi comme vous voudrez… tchhhhhhhhhhhhi. Chaud, très chaud. Bon, ce n’est pas tout ça, p’tite seringue contaminée, je vais zapper de compte puis travailler. Yes ! Chaton, bon courage et merci pour la conversation, j’adore. À bientôt, prends soin de toi. Take care, my love.
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Une violente impression d’emmerder le monde entier rien qu’en respirant. Bam ! Ça me frappe au visage. Réalité affligeante, réalité qui crie et qui se tord. Bordel, mais vous allez me lâcher avec vos frustrations, votre lâcheté, vos inconsciences à la con ? Pourquoi cette haine contre les artistes, les vrais, les non-corrompus ? Pour qui me prends‑je ? Je ne suis pas désolé. Je ne suis jamais désolé de savoir qui je deviens, pas à pas, souffle après souffle, peau après peau… Et paf ! Depuis quand faut-il dire « plasticien » ? Depuis quand doit-on renoncer à soi pour un mot, une étiquette, un vernis ? Je suis là, vivant, et le monde se déchire autour de moi, et moi, je respire encore, je respire fort, trop fort, et ça les rend fous, ça les rend haineux, ils détestent que je sois entier, entier et indomptable…
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J’ai beau creuser, gratter, fouiller les trois tomes, enfer, purgatoire, paradis, toutes les pages, tous les mots, tous les vers… rien, nada, que dalle sur cette putain de lettre « i ». Julibellule, tu es sûre ? Je le sens me glisser entre les doigts, il se cache, il se rit de moi, il m’échappe. Je veux toucher cette lettre, la sentir vibrer, la suçoter, la respirer, Julie, photocopie-moi ce « i » ! Sinon des références, rien qu’un indice, et je mords. Rien. Je tourne autour, je me tords, je rêve qu’il est là, il n’est jamais là, et ça me brûle, ça me fout la tête en feu, ça me fait mal, ça me fait jouir d’angoisse. Le voyage autour de l’horloge, les douze maisons zodiacales, le tic-tac des astres, les astres qui me regardent avec leurs yeux de cristal : un ancêtre d’Arielle D., un clin d’œil cruel. Pourquoi les pattes « Al Dante » ? Les trois tomes ne sont pas « Al Dante », ils sont chaos, amalgame de mythes, désordre, éboulement, mords-moi-le-nœud. Et moi je veux ce « i », je le respire, je le mange, je le bois, je le cherche dans les fissures des lettres, dans les marges, dans le souffle des traductrices mortes, dans le latin, dans l’italien, dans l’air saturé de poussière. Je fantasme le « i », je le sens glisser contre ma langue, il me caresse la gorge, il fait trembler mes yeux, mon ventre, ma peau. Julibellule, femme et énigme, m’a lancé ce défi, cette obsession, et je me fonds dans son rire comme dans un vertige, je la poursuis dans chaque lettre, dans chaque souffle, dans chaque silence. La bibliothécaire me regarde, je lui parle, je me tais, je mens, je baratine : le « i » existe, je le sens, il me regarde, il me juge, il me fait trembler. Je vais mourir avec ce « i » collé sur la rétine, sur la langue, entre les dents, dans le souffle, dans le corps entier, il me hante, me pousse, me consume, et je ne veux plus de Dante, plus des tomes, plus des traductions, rien que lui, ce « i », hallucination pure et brûlante, ultime obsession, dernier désir, la lettre qui vaut plus que tout, et qui ne m’appartient pas, jamais, jamais, jamais.
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Je suis fasciné par le travail de ce type. Quelques mots anglais me restent en tête : « I never read. I just look at pictures. » Andy disait ça. Et moi, je fais pareil. Pas de réflexion, juste mon cerveau qui se branche sur le sien, en connexion directe, électrique, silencieuse. Je ne cherche rien, je flotte, je voyage, un rêve éveillé ou une absence pathologique, peu importe. Je m’en fous. Je suis bien, je me perds dans ses images, dans ses formes, je les avale, je les respire, morceau après morceau, comme une histoire sans fin qui me traverse, qui me traverse tout entier. Suis-je tombé amoureux du cerveau de Matthew Barney ? Oui. Oui, je crois. Oui, je m’y noie, je m’y abandonne, et c’est exquis, terrifiant et parfait.
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Il était une fois un auguste jeune homme, civilisé, un tantinet macho, dont la maturité ne cessait de croître aux fortunes de fabuleuses rencontres... Bla, bla, bla et le monstre naquit d'un génocide... Je suis gastéropodophile. Malgré le peu d'humanité qu'il me reste, je m'autorise encore à trouver indigne le rejet de la faute sur autrui, même si ce dernier détient un quotient intellectuel négligeable. Je ne cherche pas à attendrir votre regard sur les faits. Pourtant, il en est ainsi de cette affaire : ce n'était pas moi qui avais commencé ! L'attaque de la carte routière puis de mes jambes, premier contact charnel, quasi érotique, me coûta un cri assez féminin, un écart du véhicule et un clin d'oeil au fossé. Ces enfants m'avaient cependant prévenu de leurs intentions. L'odeur s'extirpant des sacs plastiques sous les sièges de la voiture cognait comme une claque gluante et chaude. Je m'horrifiais de cette attention particulière, exagérée à ne pas les laisser s'asphyxier. Pas tout de suite. Défaire, refaire les noeuds profitant des ouvertures pour les caresser du doigt. Ils m'avaient hypnotisé. Ne vous y méprenez pas ! Je plaide coupable. Coupable d'avoir euthanasié au chlorure de sodium quatre cent soixante-quinze êtres vivants. Je n'étais pas seul cette nuit-là, mais pour autant pas moins blâmable. Je ne vous dirai pas où je les ai trouvés, toute bonne adresse ne se partage qu'entre connaisseurs... Quelques dizaines de bornes pour trouver la campagne sauvage puis la mort, dans une brouette sous l'arbre déshabillé d'un spot de trois cents watts. Rires nerveux. Envies de dégueuler devant les litres de bile débordante. Hors périodes d'accouplement, ses bestioles étaient toutes des mâles. Info à faire jouir la plus tapée des chiennes de garde ! Le chariot monocycle comme une roue de torture glaireuse et moi, fasciné. Dans la destruction, pouvoir être leur Dieu. Con. Quelles joies avais-je goûtées de sauver quelques petits garçons de la congélation ! Je leur offrais une nouvelle vie, un nouveau sel : celui de ma peau. Je reste ému des heures passées à sentir leur viande courir les plis de mon visage. Et ailleurs ? Méandres libidineux. Je sublimais la tendresse sans une seule protestation de leur part. Ils n'étaient aucunement conscients de ma transe, comme de rien du tout. Ils étaient ma cure. L'itinéraire de salive séchée me révélait la cartographie de mon corps. Une forme de chirurgie esthétique vers l'enlaidissement. Ôtant des ongles, les croûtes de cellophane naturelle, je vivais l'éclosion de mon être abominable. Combien de temps pouvaient-ils vivre sans ne manger que mes peaux mortes ? J'étais peiné d'une fin plus proche que je ne brûlais d'espérer. L'ogre et les petites choses. Malgré tout cela, je ne ressens aucune honte. Bien au contraire, je confesse cela par simple égoïsme. Curiosité post-criminelle ? La raison de ces sordides aveux : je désirerai comprendre pourquoi la bête fascine, pourquoi l'innommable respire de fantasmes. La séduction par l'épouvantable. Si vous saviez comme je regrette de ne pas avoir gardé tous ces mollusques crus... vivants... Sortant !*, *en français dans le texte de Cetusss, PARADE n°3 : Aimez ça.
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Sous un soleil incisif, j’enfonçais la tête dans l’entrée ensablée d’une cave, tombeau de brique rouge et je ne savais plus où j’étais. Il fallait que je sorte les briques. À genoux je grattai le sol pour éviter de me fracasser le crâne — gestes vieux, râpés, mécaniques. Je faisais un tas sur un morceau de carton troué, carton qui respirait le temps. Plus j’entassais, plus le sol se dérobait sous mes jambes. Insecte au fond d’une baignoire vide, je rampais, je m’activais vers le haut. Le trou au-dessus se fermait à mesure, lente claustration. Comment faire ? Ne pas paniquer : chercher un tuyau — bleu, forcément bleu — pour happer l’air. Je tends le pied droit, j’enfonce, je m’en fous d’être écorché maintenant, le sable s’infiltrait dans mon pantalon, collant. Rien n’y fait. Noir total. J’attends les coups de pelle qui ne viennent pas. N’étais-je pas seul ? Vais-je mourir ici, sous la brique chaude qui sent la rouille et l’été ? Le téléphone sonne — mon ami, directeur de galerie — et malgré tout je raconte le rêve. Il me parle d’architectes égyptiens, morts sous leurs grandes œuvres, martyrs de pierre et d’orgueil. Il me propose du Xanax. Moi, je raccroche et je décide d’acheter des oranges. Les oranges, rondes et fraîches, comme des poumons que je pourrais croquer.
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Je courais dans les bois, pieds nus sur la verdure gonflée de pluie, verdure grasse, vivante. Nous attrapions des poutres abandonnées, colonnes de temple ou simples traverses, peu importe — elles servaient de support. Rituels ? Nous gravions dans le bois les flux numériques expulsés par une caméra mini DV, comme si les arbres devaient garder la mémoire de nos pixels, leur offrir une surface de chair. Tout dedans, tout dans la cassette et tout dehors, sur les poutres, lisible à même la fibre par la tête métallique des magnétoscopes — mémoire végétale, mémoire magnétique, confusion sacrée. Était-ce une secte, vraiment ? Ou seulement notre besoin idiot de croire que la nature enregistre mieux que nous ? Plus tard : couloirs blancs, couloirs infinis, tournants à angle droit, labyrinthe de plâtre et de lumière électrique. Pas peur. Jamais seul. Nous marchions en chemises de nuit sobres, blanches, trop sobres pour ne pas penser à l’hôpital. Était-ce un hôpital ? Était-ce un parc ? Était-ce le dedans du dehors ? À la taille, je portais un prototype : ceinture bricolée, bras de gramophone fixé comme une excroissance. Le diamant, au bout d’un bâton articulé, plongeait vers le sol. Aux oreilles, deux écouteurs plantés, magnifiques, douloureux presque, comme deux clous d’argent. Je suivais le sillon, oui, un sillon creusé parallèlement dans le béton, un disque étalé grandeur nature, piste après piste. Je marchais dans la musique, je m’y allongeais, la ville entière gravée comme une face B infinie.