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Une quarantaine d'hommes du début du XXIe siècle sont enlevés à bord d'un vaisseau pour un jeu télévisé. Ces hommes ne savent pas qu'ils sont à bord de l'Enterprise car ils sont tous enfermés dans le plus grand des holodecks du vaisseau. Ils doivent traverser une longue série d'épreuve permettant aux organisateurs de sélectionner les ou le meilleur qui pourrait réussir une mission sans briser la première directive. Les joueurs investissent un dortoir médiéval, ils ont la possibilité de gagner une monnaie au fur et à mesure des épreuves et possèdent un catalogue d'objets, d'armes qu'ils peuvent acheter. Les passagers du vaisseau interprètent des personnages mythiques pour encadrer les joueurs, comme Data qui est Chronos et Diana Troy qui est Vénus. Par exemple cette dernière annonce aux 40 hommes que celui qui arrivera à la blesser au cou sera son compagnon. Jean-Luc Picard, aidé d'un animateur du début du XXIe siècle, enlevé, lui aussi, dirigent le jeu. Leurs montures sont des taureaux lorsque les joueurs doivent monter à cheval pour enfiler une combinaison de combat et parcourir une très grande distance. Plus tard dans le jeu, au dortoir, une des hommes compte son argent et feuillette le catalogue. Il se décide de commander un coussin et s'amuse à réfléchir à l'inscription qu'il voudrait mettre dessus et se décide pour : « Rafarin, ça passe ». Plus tard encore, lors d'un débriefing au sujet de la dernière épreuve, une flèche frôle le cou de Vénus qui se pâme alors d'amour pour son héros, la vicieuse. Je me réveille.
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« Bonjour cetusss, merci pour le petit message depuis le site euxysème. et pour la proposition de résidence. Mon emploi du temps (si on peut l'appeler comme ça...) pour l'année prochaine est pour le moment assez obscure, et je ne préfère pas m'engager dans une résidence car j'ai des projets en route, qui risquent de prendre beaucoup d'investissement. En tout cas, merci de cette proposition. J'espère que tout se passera au mieux pour tes projets. J'apprécie beaucoup ton site, en particulier la page diary, tes images et ton univers parlent... :-) que les choses soient ce qu'elles sont.* euxysème. » -- Mail « une petite réponse du site euxysème... » de Euxysème.
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Levés entre 9 et 10 heures, un samedi sur un nuage. Nous étions convenus d'aller au reposoir avec Nicolas et Laurence, mais le temps ne semblant pas jouer en notre faveur, vers 12h, nous leur téléphonons pour savoir si une balade au MAMCO ne serait pas de meilleur goût... Le temps de se préparer et de se mettre en route vers le Rémor, point de rendez-vous et café sympa près de la place du cirque, le soleil darde à nouveau. Nous arrivons place du cirque trois quarts d'heure en avance, nous en profitons pour faire un petit tour dans les puces où je trouve un truc pour Jérôme. Rémor café : quatre « ginger » : thé glacé au gingembre, c'est bon, c'est doux et ça arrache, je ne connaissais pas et j'aime beaucoup. On décolle pour le Musée et nous nous promettons d'aller au reposoir tout de même juste après. Art contemporain, le désastre, rien de surprenant, rien de formidable, en fait le mieux était dans une galerie, une rue avant le Musée : la Galerie Guy Bärtschi présentait des oeuvres photographiques et vidéos de Marina Abramovic, je l'avais déjà vue bouffer un oignon dans Die Nacht sur arte, il y a quelques années. Le tout de la Galerie était propre, pas con, bien organisé, séduisant et humoristique : tout ce que j'aime de l'idiotie. Passage au MAMCO bof. Nicolas copilote Laurence pour nous apporter, à chacun, un magnifique hot-dog chaud. Puis, nous passons à l'appartement déposer la plante de Laurence et prendre nos affaires pour nager. Installation au reposoir à l'endroit où le soleil reste le plus longtemps, merci Richard ! L'eau est très froide et je suis le seul à m'y plonger en entier. On rigole, on papote, tout est COOL ! Retour à l'appart pour la plante et la salade de fruits et en route pour l'appart des lapins pour une soirée douce, alcoolisée, rigolote, musicale, instructive, merguez et vidéo. (Je dois penser à leur faire parvenir, quand je mettrai la main dessus, le titre « I wish you were here » par Sparklehorse). Je leur raconte la naissance de la Nécropole des Guêpes, en échange de l'histoire simple du bourdon domestique, des frelons... Merci Laurence et Nicolas qui partent demain pour Venise, mais Laurence ne le sait pas encore... J'oublie la boîte en plastique (de la salade de fruits) à 12 mille dollars dans le tram en rentrant...
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Dans le dictionnaire, il n'est pas écrit d'où vient le bourdon, il est écrit : « Insecte à corps gros et velu, voisin de l'abeille ». J'ai du mal à croire qu'il existe des bourdons femelles, il me plaît de croire et de raconter que le bourdon est une anomalie issue d'une famille d'abeilles. Le dico nous dit qu'ils sont cousins, moi, qu'il y a guêpe sous roche... Le bourdon naît accidentellement à l'occasion, en fonction de la position de la lune, certainement. Il est renié de sa mère, reine de la ruche, et part penaud à la recherche d'un chez lui. Il est célibataire, probablement gay, voire bear à en croire le dictionnaire. Une fois le petit coin douillé trouvé, il se plaît à développer certaines habitudes comme des petits circuits selon les saisons, pour se nourrir autant que pour se balader. Bouffer et baiser, peut-être : une vraie vie de motard cuire bear gay. Il joue même au rugby les jeudis soir avec ces pots célibataires.
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Détection 1 : Jeune mec, dans les trente-cinq ans environ. Super bien foutu avec une constellation de petits boutons dans le dos. C'est signe qu'il prend des merdes du type anabolisant et que son corps l'éjecte comme il peut. Garçon stupide (?) qui s'imagine peut-être une grosse allergie au soleil ou une invasion de piqûres de puces de canard. Il se dope notamment à la fille décervellée qui court devant les bicyclettes et autres vélos... De face, le couple n'a pas l'air futé. Il y avait deux mecs comme ça au reposoir, un peu show-off.
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Je suis tombé sur ce film : « HIC » (HUKKLE), éditions DVD : One plus One. Un film presque sans parole de crimes dans un village de vieux. L'un d'eux vit avec un cochon et le hoquet. Un film bizarre, calme avec des animaux et des morts.
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La nuit, la neige tombe, un hôpital trône dans la lumière étouffée d'une rue. Je fuis cet hôpital avec deux autres étudiants en médecine. Dans notre fuite, nous avons embarqué des aiguilles, des poches de sang, et des coeurs. Nous devons apprendre à percer les poches de telle façon à extraire hermétiquement le sang qu'elles contiennent. Nous débarquons dans la cours d'une école où les enfants déguisés dansent en farandole. Nous nous cachons parmi eux en fonction de notre taille. Je suis étonné de voir des enfants aussi grands. Nous devons tous fuir, même les enfants maintenant sans savoir si la menace est monstrueuse ou météorologique. La tempête fait rage, mais autre chose me parcourt le dos de frissons. Nous sommes dans un autobus et roulons à toute allure dans le noir. La nuit nous vomit dessus tout ce qu'elle a de blanc. Nous roulons dans la tempête et le long d'une falaise. Je hurle pour être entendu et demande à tous les enfants de s'asseoir le plus au milieu du bus. Un grand noir, comme une chute, des tonneaux et je me réveille.
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Un dangereux voisin. Ça y est, je décide de parler de lui, de ce voisin pas comme les autres. Pas comme les autres parce qu'il me laisse voir ce qu'il fait, et aujourd'hui le raconter. Je ne vais pas passer en revue toutes les choses passées, mais vais commencer à écrire à partir d'aujourd'hui. Pour situer : notre appartement a une vue sur la rue dont toute la longueur est occupée par un centre de remise en forme, fitness et j'en passe avec subwoofer évidemment. Je ne vois pas ce qu'il s'y passe, par contre je peux observer la façade de l'immeuble juste en face, là où il habite. Aujourd'hui il pleut, il a ouvert le rideau de sa porte vitrée et se tient là, droit comme un i, le regard vers le bas de l'établissement face à lui. Il gueule, ce qui a attiré mon attention, je l'observe alors la main dans le pantalon en train de vomir des insultes aux filles/femmes qu'il observe, lui, en train de faire leur sport. Une minute, la main dans le pantalon, et le pantalon tremblant il se retire. Je le retrouve en bas 2 minutes plus tard en train de se faire sermonner par un homme classe et bedonnant. Ce type retourne vers le centre Silhouette, et notre jeune sauvage remonte chez lui. Que fait la police ? Je veux filmer ce type, mais je ne sais pas comment m'y prendre discrètement et surtout sans attirer sa folie vers moi.
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La ville-musée n'est pas choisie pour les J.O. et je suis très content. Qu'est-ce que c'est que cette perte de temps et d'argent pour monter un dossier avec cette pute de Besson ? N'y a-t-il pas mieux à s'occuper en France, le pays du dopage sportif ? Qui croit sincèrement rebooter l'économie française avec des J.O. ? Ben oui, les J.O. pour nous cacher quoi ? Pour nous faire oublier quoi ? J'ai cru un temps pas si lointain, que le pays qui remportait le plus de médailles aux derniers J.O. organisait le suivant... Et j'ai fantasmé que ce pays gagnant devait organiser ces nouveaux J.O. avec les sous des autres pays (au moins les trois suivants dans le classement des médailles). On est plus à un Paris-Dakar près, et au moins, on agirait plus concrètement au développement de certains pays qui en ont besoin. Londres, excellent choix ! Les loyers y sont impraticables. Les bourrés de frics vont s'enrichir encore plus. En plus de J.O. sous la pluie, après ces J.O. il ne restera qu'une île déserte. Je suis dégoûté, je veux me mettre au sport et il n'y a pas de Club de rugby gay à Genève. Les gays de Genève ne vont qu'à la piscine (et au volley-ball, mais je ne trouve rien dessus, alors rumeur ?). Auréline est Perceuse et lève le débat puisqu'elle n'était pas ravie que Paris rate la porte... À ma grande tirade sur le soutien de Bush par Blair, et d'autres raisons dont le résumé se trouvent grosso-modo ci-dessus je terminais par un magnifique : « de toute façon, ça va péter ! Ils n'ont pas fait des tests d'évacuation du métro londonien pour rien ». Pas la télé, pas la radio, c'est Maria-Carmella qui m'apprend les attentats de ce matin, à Londres. Je suis choqué et je me demande aussi si je ne suis pas un peu devin. M'en fiche de l'incohérence et du déplacement. Surf sur le net : Jacques Chirac a exprimé son "horreur" au Premier ministre britannique Tony Blair à la suite des attentats de Londres et lui a fait part de "la totale solidarité" de la France, a rapporté son porte-parole en marge du sommet du G8. J'avais zappé le G8, mais c'est quand même une coïncidence étrange cette annonce de J.O. puis boum... "Nous savons que l'un des sites contient à coup sûr des traces d'explosifs", a-t-il dit à Sky Television. "Nous craignons que cela soient des attentats coordonnés." "Nous pensons qu'il y a eu six explosions. Il y a beaucoup de victimes." "La première chose évidente est la nature synchronisée des attentats, et c'est très classique pour Al Qaïda ou les organisations qui sont liées au réseau" "Les ressemblances avec Madrid sont claires."
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Je suis lacéré par du verre. Piège d'un groupe de jeunes dont Richard, en plus un mec plus mûr d'âge. Un camion d'ouvriers municipaux, blanc et rouillé, une vieille maison sans toit au milieu de nulle part, grandes fenêtres poussiéreuses, un carrelage en damier, des rideaux rouges partout, des rideaux de velours. Lynchien ? Derrière un des tissus lourds se cache un jeune type brun, peau matte, assez grand, il joue la comédie du silence et ne veut pas me donner l'heure. Je soupçonne que le temps s'est arrêté comme le plus âgé me l'a prédit. Je suis recouvert de mon sang. Richard m'aide un peu à me redresser. Il s'est rendu compte du mal qu'on me faisait, qu'il ne s'agissait pas ou plus d'un jeu. Ils tournaient tous un court-métrage au scénario navrant dont la chute devait être ma mort. La fin approche. Richard m'aide à m'enfuir. La fin du court-métrage approche. Je suis en sang, j'ai une serviette-éponge dans la main, maculée de sang comme une carte routière où il n'y aurait que les autoroutes. Parmi eux se trouve Maria Carmela Mini. Je leur montre un poisson rouge et leur explique sa complexité supérieure à celle d'une montagne. Le poisson rouge est plus merveilleux qu'une montagne. MC Mini fait semblant de le manger. Je l'observe dans le creux de ma main, il est mou, sans os, mort. Je suis seul, loin de la maison, du film d'eux tous et Richard fait le Dj pour eux. À l'autre bout du champ, je me réveille.