000210
Je suis à un enterrement. Je suis une petite fille. On enterre ma marraine qui est Agnès (une cousine entrée dans une secte). Elle n'est pas encore morte, mais c'est pour bientôt, elle est déjà dans un cercueil ouvert et le rêve se déroule le temps que le cercueil est transporté à épaules d'hommes. Elle me parle sans rien me dire. Des cancrelats lui sortent de partout, mais je ne suis pas écoeuré. L'image a les bords flous comme sur une vieille photo. Est-ce que je rêve en noir et blanc ? elle veut des clopes, du pain aussi, et je me réveille.
000211
Je suis devant un écran de cinéma, le film a déjà commencé. Il s'agit de l'observation d'une femme, de sa grande fille et de deux petites filles. Les deux dernières sont de la mère ou la fille, je ne sais pas trop. Elles vivent et font tout dans un grand lit mou. Et sur les draps ou la couette du lit, il y a une cagette en bois blancs, avec deux gros lapins dedans. Je sais qu'elles vivent vraiment là, dans ce lit où elles passent leur temps à dormir pour oublier la faim. Filmées 24h/24 et souvent accompagnées d'une musique à la harpe. J'ai la télécommande de ce film, et je peux avancer plus rapidement les chapitres. La grande fille est enceinte, et grossit. Elles se font des crumbles aux fruits rouges et les mangent avec les doigts. La fille accouche dans le lit en faisant attention à ne pas faire trop de bruit, pour ne pas réveiller les trois autres qui dorment. Elle enferme ensuite le bébé fraîchement né et silencieux dans le panier aux lapins. Les lapins s'approchent, le reniflent, le bébé fait du bruit puis les lapins le mordent et le bouffent. Comme un film d'animation mal fait. Le bébé fait plus de bruit mais pas longtemps et pas assez pour que les trois autres se réveillent. Elles mangeront les lapins à leur réveil. Musique de harpe. Je me réveille.
000212
Je suis à la ferme de ma grand-mère. Dans la cours, je suis seul et croise un serpent. Il me suit, calmement, mais je ressens une menace. Il est recouvert d'un vert et d'un jaune très vifs, comme s'il était un jouet en plastique. J'attrape un balai et le chasse frissons au dos. Il disparaît. Je suis seul et ce n'est pas rassurant : tout est ouvert, j'entre dans la maison. Il me suit encore, je trouve un objet lourd comme une pierre et lui lance sur la tête. Il gît. Je ne le touche pas, ne l'enjambe pas. Mon portable sonne, il s'agit de Fred et Sidonie. Ils veulent savoir où j'ai mis le saxophone de Papou. Je leur explique que je ne l'ai pas touché. Le temps de leur demander où ils sont et où sont les autres, je vois que le serpent n'est plus là où je l'avais laissé. J'ai moins peur de lui à présent, mais ne veux pas l'oublier pour me faire surprendre par une attaque. Alors je me planque derrière une porte avec l'objet lourd et je l'attends. Je l'attends. Je l'attends. Je l'attends. Je l'attends. Je me réveille.
000213
Je suis dans la maison de mes parents. Dans la cuisine, je suis seul et croise un hanneton géant, gros comme un chien, ou une double demi-boule de bowling avec des pattes. Il est recouvert d'un noir luisant parfait comme un jouet en plastique (le casque de Dark Vador). Il est patient et calme, mais dès que lui tourne le dos, il passe furtivement, me pince et fonce se cacher sous le lit de mes parents. Cette bestiole bouffe les fils électriques et leur fait faire des étincelles. Mon père ne bronche pas, malgré cette bête immonde sous son lit... J'attends qu'il réagisse. Je l'attends. Je l'attends. Je l'attends. Je l'attends. Je l'attends. Je me réveille.
000214
Je m'enfuis de chez moi (l'abbaye) avec deux grosses branches d'arbre que je traîne derrière moi. Moi tirant l'une et l'autre attachée à l'extrémité de la première. Je m'enfuis à travers les champs, dans des chemins encadrés par des barrières. Je croise un fermier qui traîne une brouette sur un pont au-dessus d'une immense étendue de sable. Les branches que je traîne rendent difficile notre croisement et j'accroche la pelle qui tombe de la brouette. Au moment où je la ramasse, le fermier semble inquiet et je le rassure de gestes pour lui faire comprendre que je vais reposer sa pelle et rien d'autres, rien de terrifiant. Je laisse aussi le bois à terre. Je regarde la plage devant la mer du Nord. Guillaume et son père crient après moi et me demande de m'arrêter, un homme en bleu devant eux s'approche plus vite de moi. C'est un flic, super bien foutu, musclé, il s'agit d'Albert Einstein, jeune. Il pointe son flingue sur moi et me demande de baisser la pelle. Ils se tiennent tous les trois autour de moi et semblent attendre que je leur explique la raison de ma fuite. Je commence alors à leur raconter cette histoire : un ex de Richard, un bel homme typé asiatique black a été tué par balle dans la cuisine d'un restaurant. Il vivait une histoire passionnante et très forte avec Julien Courbet. Ce jour-là, Richard, Zaq et moi cherchions un restaurant où manger ensemble, notamment pour parler du prochain film de Zaq au Brésil. Après avoir pas mal trottés dans les rues mouillées de pluie, et les portes fermées des restos pleins (finalement), nous trouvons un restaurant asiatique où un client libère juste une table, où trône un magnifique bouquet de tulipes jaunes. Le serveur qui vient nous servir est cet ex. La tension monte sans qu'aucun mot dur ne sorte, la tension n'est pas palpable, mais plutôt une métaphore. Je suis toujours entouré du flic Einstein, de Guillaume et Bertrand. Je raconte m'être retrouvé plus tard devant la scène du crime : Zaq hurle quelque chose tire une balle à bout portant dans la tête de l'Ex de Richard et se suicide de la même façon, sur le carrelage blanc de la cuisine de ce restaurant. Et apparemment, j'ai compris ce que Zaq disait : le copain de Julien Courbet faisait le mal, avait transmis sa séropositivité à Zaq et continuait à répandre la mort. Et qu'il l'avait trompé en sortant avec Richard, qu'il méritait que cela s'arrête. Mes trois escortes me font réaliser que j'avais ainsi connu une facette plus noire de l'adorable Zaq. Albert baisse doucement son flingue. Je raconte que je fuyais la maison par déception, Richard m'avait trompé avec ce type séropo, il s'appelait Xchin et lui avait sans doute refilé la cochonnerie et à moi aussi. Je portais avec moi, sous le tee-shirt le bouquet de tulipes jaunes qui ornait la table du restaurant. J'ai très peur, je pleure et je me réveille. Richard ronfle.
000215
Richard et moi sommes sous la douche d'une salle de sport, à la fin de l'entraînement. Nous lavons aussi nos survêtements. Je lui demande à ce qu'on sorte pour les essorer. Dehors, nous croisons un des entraîneurs : un black aux rastas mi-longs. Il commence à tchatcher avec moi, à rigoler de la couleur de mon survêtement, parce qu'il a les mêmes couleurs que le sien. Je prends le créneau de ce jeu et lui demande ce qu'il portera demain pour m'adapter. On remonte à la douche, et Richard me fait la gueule. Il est outré, écoeuré de « l'homogénéité » avec laquelle j'ai flirté avec l'entraîneur. Je tombe un peu des nues, pourtant quand nous sortons de la salle de sport, nous croisons Emmanuelle et Patrick qui m'avouent avoir vu la scène et que le black mâtait mon cul et se touchait le pantalon quand j'avais le dos tourné. Je suis choqué, mais ça me fait plaisir. Je me réveille.
000216
Dans cinq jours, nous devons théoriquement libérer l'appartement des Eaux-Vives dans lequel nous sommes depuis plus d'un an. Seulement nous n'avons aucune nouvelle de notre sous bailleuse... La seule adresse email est devenue inexistante, le seul numéro de portable (de son petit ami) inefficace. Richard y laisse des messages, personne ne nous rappelle. Nous aurions aimé prolonger notre sous-location d'une semaine, pour que cela joue avec le début de la sous-location suivante aux Grottes. Ben oui, ça fait un peu désordre quant à une recherche (prétentieuse ?) d'organisation. Est-ce normal en Suisse ? Nous décidons de poster une lettre recommandée à l'adresse d'ici, mais à son nom, c'est suivi, normalement. Le destinataire a la même adresse que l'expéditeur, c'est assez fascinant ! Il faut me faire penser à raconter mon histoire de renouvellement de Permis de conduire car elle aussi n'est pas mal, et pas finie.
000217
Nous avons eu des nouvelles de Noria qui nous laisse occuper l'appart la première semaine d'octobre. Nous n'aurons qu'un déménagement à faire. Et nous n'embêterons pas Ulrich, ce qui est très classe. Ici tout va bien sauf nos chers voisins de Perceuse, la Méga fresh Team de Parano Pendaison s'ennuie... Je me fais engueuler par Gilles, grand bienfaiteur du monde. Et je regarde le défilé de mode: « j'ai 16 ans dans les années nonantes » de Maria Carmela Mini, sa manager et plus grande fan. Savez-vous distinguer un DVD d'un minidisque ? Et bien : elle pas. Trêve de rigolade, Gilles a téléphoné à Ulrich pour lui parler du « problème Baptiste ». Gilles que j'ai croisé dans les bureaux aujourd'hui et qui ne m'a rien dit. Je ne sais pas, un être humain doué d'un peu d'intelligence n'aurait sans doute pas hésité à proposer de s'expliquer ? Est-ce les tournées mondiales ou les joints qui grillent le cerveau ? Débat. Et je repense au pigeon... Comment appelle-t-on une métaphore quand elle est un acte ? J'associe ici les tailles cervicales de ce volatile à celui de Gilles Jobin et de Maria Carmela Mini. Passons. Muriel, l'adorable future sous-bailleuse et son ami Eduardo nous invitent à fêter leur départ au Portugal. Ulrich nous à fait la pub de la prochaine manifestation des Beaux-Arts. Denis veut les albums signés Cetusss, parce qu'il a « pleins de projets vidéo » !!!! Sacré Denis et Bonne Fête Denis ! Des nouvelles de Jano aussi, il faut que je prenne le temps de lui répondre. Deux très bonnes journées : Richard a passé un très bon entretien au centre d'Art Contemporain, j'ai vu Mathias, Martine en forme toujours fan de la Nécropole, j'ai terminé le travail pour Emmanuelle Antille et son « Rollow » fait un carton, je vais travailler pour Elvira, super sympathique, j'ai vu Richard en costume cravate, j'ai eu des compliments des Lapins et de Claude pour mon boulot graphique, Auréline pète la forme et on va se taper un DVD en 3-D ce soir !!! Un DVDDD ! Ce week-end, on se fait la fête de la Choucroute à Thonex, je bosse mon dossier pour la Migros et je ponce les tubs de l'année featuring Nathalie Flückiger ! Yeahhhhhhhhhhhhh !
000218
Delphine Rassat bosse toujours pour Parano Fondation, mais avec des crayons et du papier seulement. Je vais la voir pour l'écouter se plaindre de cette situation. Je lui dis qu'il doit rester l'ordinateur portable qu'utilisait Richard. Gilles arrive, elle va le voir et semble lui en parler. Apparemment : rien à faire. Il apporte les photos (des boîtes) 4 fois 10 piles de 8 boîtes pleines de photos de la création en cours. Je vais le voir pour lui proposer de les ranger. Il me regarde sympathiquement et m'explique qu'il doit le faire lui-même pour choisir les photos à exploiter pour la com. Je pense sincèrement que je pouvais lui faire gagner du temps et de l'espace. De plus, « je n'ai plus à travailler pour eux puisque je n'y prends aucun plaisir ». Je vais dans la salle de montage « du bout » et retrouve une série de photos bleues que j'avais faites de l'ancienne création de Gilles Jobin. Des photos des danseurs dans la neige d'une forêt ou dans une ville fantôme. Gilles me rejoint et vois ces photos. Je lui demande s'il en veut et réfléchis à un moyen d'échange. Il me dit que non, les feuillette, en choisit trois préférées et laisse le paquet qui n'existe plus pour lui. Je ne comprends pas pourquoi il recherche à ne pas voir. Je le suis dans un grand couloir de briques rouges, et lui parle en marchant derrière son épaule.Je lui raconte qu'il est seul et qu'une seule personne le connaît et que cette personne est la seule à le connaître lui. La Ribot. Même ses enfants ne le connaissent pas, alors encore moins Maria Carmela Mini. On est en réunion maintenant, et je leur parle à tous les deux : qu'ils sont seuls, Gilles dans l'extinction et Maria Carmela dans la destruction. Qu'il n'est pas le père dont rêve Maria Carmela et encore moins le futur père de ces enfants, non, Maria Carmela ne peut pas être mère. Ils sont tous les deux ensembles parce qu'ils ont reconnu la solitude de l'autre mais ne sont pas moins seuls ensembles. Que Maria Carmela devrait revoir un psy pour se remettre de la torture de son propre père, d'accepter de ne jamais être mère, qu'elle démissionne ou que Gilles la vire. Je dis à Gilles qu'il doit se séparer d'elle s'il veut créer à nouveau. Je me réveille.
000219
"Salut Baptiste! J'ai adoré ce que tu as fait de mes sons !! Malheureusement je n'ai plus (plus pour longtemps) internet depuis que j'ai déménagé et au travail nous avons des linux muets. Mais j'ai montré le site à un amis et je suis tombée sur Saint-Jean Place du village je trouve ça super! et le tcouc tchouc par-ci par-là. Je n'ai pas pu m'attarder, mais vraiment là c'est un site où on a envie de rester, de s'installer dans une chaise longue et de naviguer. Tu es Webmaster et Master du web! Salutations. Magali" -- Mail "super !" de Magali Feller.