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Subject : ptit cetusss J’AI TOUT DÉCOUVERT (PLUTÔT ?) ! …VOUS ÊTES DIEU MAIS VOUS NE VOULEZ PAS NOUS LE DIRE PARCE QUE VOUS ALLIEZ DÉTRUIRE LE MONDE ! Je veux être la première personne à mourir ! -- FlickrMail From : I'M A HORROR COWBOY (Mexico).

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F*****F (FF) aka FAKEOFF est un groupe de rock, d’abord fictionnel, qui se tord dans l’amitié et l’art, été 2006 Normandie, rencontres internationales, résidences brûlantes, imagerie rock, médiatisation, mythe et séduction, nous, couple fantasmé, fiction intime rock’n’roll, avant chacun plongé dans l’intime révélé, Photographic Diary, Oscillations, Pages Pas Propres, passion rock contemporain, dérives assumées, la fusion devient naturelle, duo pour Rock Fiction Intime, alter-égos nés Jim & Cet, enfants oedipiens d’une culture médiatique incestueuse, univers visuel composé de photographies, vidéos, faux documents, pochettes, interviews, couvertures, photos volées, tabloïds, duo ambigu, complicité suspecte, genres sexuels mêlés, séduction narcissique médiatique, réflexion visuelle sur la rock attitude, personnification Bowie, Bolan, Ferry, Eno, théâtre de l’identité poussée à l’extrême, contrôle perdu, intime devient fiction, fiction devient intime, trouble préexistant à leur naissance. Les nouvelles rock-stars surgissent dans la surenchère érotique, Alice Cooper, Bowie, rock théâtre psychodrame, bisexualité scandaleuse, démesure, provocation, désir construit, mythologie, succès commercial, théâtre omniprésent, Alice Cooper rejoue ses albums comme tableaux tragi-comiques, Bowie proclame bisexualité, miroirs renvoient aux mythes Lou Reed Dylan Bolan, Iggy Pop Londres Stooges ballet pervers, Lou Reed noir maquillé fardé, goût du travesti anglo-saxon s’empare du rock, Rock & Folk 68 septembre 1972. FF site internet vitrine, journal intime interactif, narration aléatoire, reconstruction infinie, pages qui s’ajoutent, production musicale propre, création fictionnelle retournée, cycle infini de désir, identité, rock et intimité qui se mêlent jusqu’à l’ivresse, jusqu’au vertige.

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La perception du monde, façonnée par les médias, truisme banal, mais vérité dense, art toujours en avance, propose alternatives, dénonce modèles normatifs, images et commentaires qui circulent dans les cultures de l’information, de la communication, dès le départ les artistes saisissent l’outil, lutter, croire à armes égales, critiquer codes, enjeux idéologiques, proposer contre-modèles, alternatives, langage commun pour toucher le plus grand nombre, société moderne, échanges de biens, de personnes, d’informations, tenir entre spectacle et surveillance, réel comme spectacle, société née de cette tension, naître et déployer ses effets, contemporains explorent médias et dérivés spectaculaires, Rock My Religion 82-84, Dan Graham, systèmes aliénants fascinants, culture rock, culture de masse, économie de marché, star system, fusion communautaire, religion des Shakers, fascinant, oppressant, toujours spectaculaire, toujours observé, toujours analysé, vidéo comme art contemporain, regard critique mais désir de toucher, faire sentir, faire vivre, mélange des codes, des mythes, des représentations, entre fascination et répulsion, toujours hybride, jamais tranquille, toujours pulsionnelle, toujours dérangeante.

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Retrouver ces textes, ces rêves glanés, ces notes éparses de 2003 à 2006, c’est un peu comme ouvrir des tiroirs où sommeillent des fantômes de soi, parfois grotesques, parfois brûlants, toujours étranges. À l’époque, je me trouvais plus en colère qu’aujourd’hui, une rage contre le fait de ne pas bien se connaître, de tâtonner dans le chaos intérieur, une colère que l’âge a commencé d’éroder, le temps digérant certains traumas, apaisant sans effacer. Les rêves, eux, ne se prêtent pas à l’inspiration, ils glissent entre les doigts comme du sable humide, mais offrent un amusement cruel et tendre, des éclats de soi qu’on croyait oubliés. Je vais replonger dans les années suivantes, fouiller documents, réseaux sociaux, carnets dispersés, remonter la trace de ce qui fut pensé, rêvé, murmuré avant que le monde s’impose. L’automne 2025 sera l’aube de cette pêche obstinée, un retour aux sources avec les yeux ouverts, la main tendue vers l’inconnu du passé. Il faudra ne pas craindre de pousser le style, d’oser les phrases qui bousculent, qui s’emmêlent, pour retrouver l’odeur, le souffle, la ruche, l’obsession de ces années.

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Fiévreux. Il y a avait un centaure noir à la fontaine de la Place de la Navigation ce matin. Je fais cuire du riz et du poulet pour le chien et je me recouche.

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Tu l’ouvres la montagne. tu l’avales brute. tu mâches la lave, ça racle la gorge. couches, strates, glaise, sable, terre en gueule. racines qui s’accrochent. sève noire qui pue. bêtes qui pissent dedans. tu suces, tu mastiques. tu tombes lourd. sommeil profond. pas phénix. rien de noble. pas de cendres. juste le corps trempé de pourriture. pas lavé. œil gonflé. sang qui roule. salive étrangère. bête marquée sur ta peau.

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Docteur, je mange des fraises tous les jours et je ne peux plus m'arrêter. J'ai bondi sur une marchande de la Migros pour lui dire, je l'ai dit à un collègue et à quelques clients à mon boulot, j'ai fait des photos sur Instagram et j'en fais un statut Facebook maintenant...

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Cue se trompe dans la rue. Cadre vrillé, pavés qui glissent sous ses pas, lumière sale qui rebondit sur les vitrines. Vidéo qui tourne, maison collée au corps, écran qui suinte. Plus beau jour, soi-disant, mais les ombres traînent et cognent. Première fois. Femme qui traverse, hachée par la lumière, son souffle qui s’accroche aux réverbères. Cadre encore, même manie de voir, revoir, rembobiner les gestes, les yeux, les lèvres. Météo pourrie, pluie qui tombe et ricoche, dehors ça flotte, ça flotte partout. Pays n’importe lequel, rêves qui s’effondrent dans la bouche, sur les mains. Aucune différence, juste la rue, juste Cue, juste l’éclat du chaos dans les yeux. #siri #ondrugs

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Cruising party at M-Parc. M-Parc. Lumière qui vrille, rouge, bleue, verte. Corps qui glissent, se frottent, s’emmêlent, sueur qui coule, salive et parfum qui s’écrasent dans l’air. Mains qui cherchent, doigts qui frappent, cuisses qui s’écartent, langues qui se perdent. Basses qui cognent dans les os, cœur qui s’emballe, respiration qui se mêle aux murmures, aux cris, aux rires brisés. Peau contre peau, odeurs et poils, torses brillants, muscles tendus, yeux rouges, pupilles dilatées. La nuit s’épaissit, la lumière brûle, le sol colle, le corps devient liquide, on glisse, on tombe, on roule, on se relève, encore, encore. Désir sans fin, frénésie qui éclate, rires, gémissements, corps suspendus dans l’ombre et le néon. L’air vibre, la sueur colle, le plaisir crie et disparaît. La fête est brute, la fête est faim, la fête est faim de corps, faim de nuit, faim de lumière qui frappe et qui brûle. Mais de jour.

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Bilag sonne à ta porte un 31 octobre, évidemment. Pas de bonbons. L’air froid qui rentre, l’ombre qui traîne derrière lui. Il rit un peu, tu souris un peu, lumière du porche qui éclaire son visage, pâle et tremblant. Mains vides. Silence qui s’accroche aux dents. L’étrangeté douce de la nuit qui passe, juste la porte qui claque, juste la rue qui attend.