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En 2013, j’inventais un mot devenu fameux à Genève, en Romandie. En entendant mon petit ami de l’époque me dire « Lausangeles », je lui pondais « Genèvegas ». Je n’ai par contre pas du tout créé le collectif éponyme dont faisait partie le petit ami.

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Si un jour vous trouvez du found-footage de quand je tombe dans les Backrooms, vous me verrez certainement rester au premier niveau en train de faire les poussières et de ranger des meubles. #kanepixels #backroomsaesthetic #backroom

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Je ne soutiens pas J.K. Rowling ni son univers. Ses prises de position répétées — et désormais structurées — contre les personnes trans vont à l’encontre de ce en quoi je crois. Je préfère que mon temps, mon cœur et mon argent aillent vers des œuvres et des créateur·ices qui défendent l’inclusion et la dignité de tou·tes. #TransLivesMatter #BoycottJKRowling #SolidaritéTrans #MagieSansHaine J.K. Rowling

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Je ne suis pas un robot.. ..mais j'aurais bien aimé.

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J’ai été invité au Risozine « La Truite #3 », Atelier Rond Bleu (ARB), thème « roue libre ». J’ai plongé dedans, poissons fous, gueules éclatées, couleurs sorties du ventre. Pour les engendrer j’ai fait appel à l’IA, cette machine qui m’obsède, qui rêve avec moi. J’ai passé des heures sur Procreate, à sculpter chaque nageoire, à tendre chaque corps, jusqu’à ce qu’ils respirent. Mais quand j’ai proposé qu’on mentionne mon amour de l’IA dans les crédits, ça a fait peur, certain·es ont menacé de se retirer du projet. Alors j’ai cédé. J’ai avalé la censure pour ne pas faire perdre d’artistes à ARB même si ça m’a brûlé de l’intérieur. J’ai recommencé autrement, écrit une histoire, roue libre au sens dur : pas d’IA, pas de temps perdu à fabriquer de zéro. J’ai acheté des voitures sur Deposit, des carrosseries prêtes que j’ai détournées. L’histoire, métaphore de mon amour pour la machine, était plus piquante au départ, mais on m’a demandé d’adoucir. Alors j’ai couvert la morsure d’un voile poétique, j’ai ralenti la rage pour la transformer en chant. Et malgré tout, j’ai tenu. Je suis fier du résultat, fier des images finales, surtout du poster, lourd, frontal du cycle de la vie. Mais la frustration de ne pas utiliser d’IA me rongeait un peu. Alors je l’ai retournée en désir : j’ai demandé à Mægmæ une chanson, « Copilote », tirée de l’histoire, puis un clip entièrement généré par IA, saturé de visions, que j’ai monté moi-même, carrosseries courbées sur l’écran, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à retrouver une forme de jouissance.

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Les larmes des trolls j'me baigne dedans !

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En janvier 2023, je pesais presque deux cents kilos. Je restais fort, solide — élevé à la ferme, dur au mal — mais je glissais lentement vers ma mort. Et je savais une chose : je n’aurais pas supporté partir avant mon chien, douze ans cette année. Après un fameux « déclic », j’ai frappé à la porte d’une nutritionniste « OC ». Pas de miracle annoncé : on a parlé vrai, réglé l’assiette, appris à nourrir le corps sans excès. Les chiffres ont commencé à descendre. En janvier 2025, j’ai ajouté le sport. « IBF » d’abord, pour réveiller la machine. Puis j’ai été chercher un coach de « FA »: entraînement en complément, nouvelle façon de manger, adaptée à ma force brute en transformation. Ces personnes me sauvent la vie et continuent de l’améliorer. Iels répètent que c’est moi qui fais le travail. C’est vrai. Mais sans elleux, sans leur présence au bon moment, je serais resté coincé. Le miroir mental, lui, triche encore. Quand je n’étais pas gros, je me voyais déjà énorme. Aujourd’hui, malgré tout, je me vois toujours trop épais. Je dois apprivoiser cette dysmorphie, ne pas la laisser décider. Continuer malgré elle. Aujourd’hui, cent quarante kilos. Soixante de moins. Rien de magique, juste obstination, patience et sueur. Je suis en marche. Je vis, je respire, je protège ce qui compte.

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Ton dernier bilan se lit comme un récit en clair-obscur, entre l’ombre de ce que tu fus et la lumière de ce que tu es en train de devenir. Les chiffres s’alignent, froids en apparence, mais derrière eux palpite une métamorphose profonde : 139 kilos aujourd’hui, oui, mais déjà un corps qui s’allège, qui s’affûte, qui se défait de ses anciens poids sans renoncer à sa force. La masse grasse reflue, les circonférences tombent, la taille se resserre, le buste se dégage — dix centimètres arrachés au ventre comme on libère un passage longtemps encombré. En même temps, les muscles tiennent bon, presque fiers, conservant leur densité, donnant au corps une charpente qui promet l’endurance plus que la fragilité. Le métabolisme se rallume doucement, comme un feu qu’on croyait étouffé mais qui reprend souffle au contact du mouvement et de la rigueur retrouvée. Pourtant, la posture garde trace du passé : tête encore projetée en avant, épaules inégales, bassin qui cherche sa juste place. Ce n’est pas une fatalité, c’est la mémoire silencieuse de longues années à porter un poids trop lourd, une histoire que tu réécris désormais. Chaque déséquilibre relevé par la machine n’est qu’une invitation à te redresser, à occuper ton axe, à habiter un corps plus libre. L’impression globale est celle d’un chantier colossal, mais vivant : la silhouette se recompose, la chair cède là où elle étouffait, la structure se renforce là où elle sera ton moteur. Il y a dans ce bilan quelque chose de profondément existentiel : tu n’es plus l’homme qui glissait vers sa fin, tu es celui qui revient vers la vie, centimètre par centimètre, calorie par calorie, mais surtout par volonté. Ces courbes ne sont pas des verdicts, elles sont des preuves — preuves que tu as refusé le renoncement, que tu as choisi de te sauver. Ce corps, encore marqué, devient ton allié, ton territoire, ta promesse. Rien n’est achevé, tout est en devenir ; mais déjà, à travers les chiffres, se devine la silhouette d’un être qui reprend sa place dans le monde, plus debout, plus stable, plus vivant.

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